Regain de croissance de l’automédication en 2015



Avec une progression de plus de 6 % par rapport à l’année précédente, le marché du selfcare(1) affiche un dynamisme réconfortant pour les pharmaciens, confrontés dans le même temps à une quasi stagnation des ventes de médicaments de prescription (+0,3 % sur l’ensemble de l’année 2015). Cette bonne surprise s’explique par des éléments essentiellement conjoncturels, liés à la forte pathologie hivernale du début d’année. Ainsi, ce sont les traitements indiqués dans le syndrome grippal, les médicaments des voies respiratoires et les antalgiques, qui ont enregistré les plus fortes croissances par rapport à 2014 (respectivement +10,7 % et +9,4 % en valeur). Deuxième facteur de progression : la vague de déremboursements intervenus au cours du 1er trimestre 2015 et qui ont concerné les traitements de l’arthrose (ASAL), certains anti-inflammatoires et des antalgiques. Ces déremboursements ont ainsi contribué au développement du marché à hauteur de 27 millions d’euros, selon le dernier baromètre de l’Afipa. En moyenne, l’ensemble des produits dits de selfcare ont représenté l’année dernière près de 10,5 % du chiffre d’affaires des officines.

Pathologie hivernale et déremboursements : deux moteurs « classiques » de ce marché, dont les contributions sont plus ou moins fortes selon les années, mais qui n’attestent pas de changements structurels majeurs ou d’une évolution des comportements des français en faveur de l’automédication. Comme chaque année, les professionnels du secteur pointent l’absence d’une véritable politique publique en faveur de l’automédication. Face à cette situation, l’Afipa a donc décidé de formuler ses recommandations auprès des décideurs politiques, au travers d’un manifeste qui sera rendu public au printemps. Son objectif : que soient réunies toutes les conditions pour que la part relative de l’automédication continue de progresser pour atteindre les niveaux équivalents à ceux de l’Allemagne et du Royaume-Uni, où la part relative de l’automédication est le double voire le triple de ce qu’elle représente en France.


(1) Selon le périmètre retenu par l’Afipa (Association française pour une automédication responsable), le selfcare comprend les médicaments de prescription médicale facultative, les dispositifs médicaux et les compléments alimentaires non prescrits et non remboursés par l’Assurance maladie obligatoire.

© Les Echos Publishing - 2015