Prix de cession des pharmacies : les disparités se creusent entre officines



La période où les officines se vendaient en moyenne entre 94 et 95 % de leur chiffre d’affaires annuel semble bel et bien révolue. Certes, après sept années continues de baisse, les prix de cession se sont stabilisés l’année dernière, s’établissant en moyenne à 76 % du CA et à 6,2 en multiple de l’EBE (excédent brut d’exploitation). Mais les écarts de prix restent toujours aussi importants, quel que soit l’indicateur retenu. Si l’on raisonne par niveau de chiffre d’affaires annuel, les prix des officines de moins de 1,5 million d’euros restent inférieurs à 70 %, tandis que celles réalisant un CA supérieur à ce seuil voient leur prix se stabiliser aux alentours de 83 %. Exprimée en multiple de l’EBE, la valorisation des pharmacies fait apparaître encore plus finement la nouvelle segmentation du marché : les prix de cession des officines de moins de 1,2 million d’euros s’établissent en moyenne à 5,6 fois l’EBE, contre 6,8 pour celles de plus de 2 millions. Autre critère de valorisation discriminant : la zone de chalandise. Les pharmacies de centres commerciaux restent sensiblement mieux valorisées que les pharmacies de centre-ville et de quartier.

Le marché des transactions donne très clairement une prime aux grosses officines, installées dans les grands centres urbains. Des officines bénéficiant d’un flux de clientèle important et dont l’activité est fortement diversifiée en dehors de la dispensation des médicaments remboursables par l’Assurance maladie (moins de 60 % en moyenne de leur CA contre 80 % pour l’ensemble du réseau officinal).

L’accélération des départs à la retraite

En baisse régulière depuis 2012, les départs à la retraite des pharmaciens titulaires repartent fortement à la hausse : +25 % en 2016. Une évolution que la réforme des retraites de 2010 a décalée de quelques années, mais prévisible au regard de la démographie des pharmaciens (en 10 ans, le nombre de titulaires âgés de 56 à 65 ans a augmenté de 60 %). Les experts d’Interfimo anticipent donc logiquement une vague importante de cessions à court-moyen terme, ce qui devrait inéluctablement peser sur les prix moyens de cession. D’autant que les conditions de vente risquent de se dégrader dans les mois ou années qui viennent, avec un alourdissement probable de la fiscalité des cessions et une remontée plausible des taux d’intérêt.

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