PLFSS 2017 : un nouveau plan d’économies de plus de 4 milliards d’euros



L’augmentation des honoraires des médecins (+400 millions d’euros) et les revalorisations salariales de la fonction publique hospitalière (+700 millions) vont lourdement peser sur le budget 2017 de l’Assurance maladie. Si le gouvernement s’est vu contraint de lâcher du lest sur ces deux postes, il n’en resserre que plus fort la contrainte budgétaire sur les autres dépenses, gardant le cap d’un retour rapide à l’équilibre des comptes sociaux. Le relèvement de 0,35 point de l’ONDAM par rapport à ce qui était prévu il y a encore quelques mois, se traduit ainsi par un effort d’économies conséquent de l’ordre de 640 millions d’euros par rapport à la LFSS 2016.

Comme les années précédentes, l’industrie pharmaceutique et les pharmaciens d’officine vont être mis fortement à contribution. L’ensemble des objectifs d’économies ciblant les médicaments et les dispositifs médicaux (baisses de prix, développement des génériques et des biosimilaires, création d’un fonds spécial pour financer les innovations pharmaceutiques coûteuses...) représentent au moins 40 % de l’objectif d’économie globale, soit près de 1,7 milliard d’euros.

L’impact ne peut être que négatif sur l’économie de l’officine, tant sa dépendance à l’égard des médicaments et des dispositifs médicaux remboursables reste élevée. Face à cette perspective morose, le ministère de la Santé se dit prêt à accompagner la mutation du réseau officinal, à travers un soutien financier pluriannuel. Un soutien qui ne verrait toutefois pas le jour avant 2018, mais qui reposerait sur deux axes identifiés depuis plusieurs années et défendus par les principaux représentants de la profession : d’une part, déconnecter les rémunérations des prix des médicaments en augmentant les honoraires par ordonnance (processus déjà largement entamé(1), mais qui s’avère insuffisant étant donné l’ampleur chaque année des nouvelles baisses de prix) et d’autre part, diversifier l’activité officinale vers de nouveaux services d’accompagnement (vaccination, prévention, livraison des médicaments à domicile, prise en charge des affections mineures...).


(1) Plus de la moitié de la rémunération du pharmacien sur la dispensation des médicaments remboursables ne dépend plus de leur prix industriel.

© Les Echos Publishing - 2016