L’Observatoire des prix et de la prise en charge en optique médicale publie son premier rapport



Ce rapport(1) très attendu dresse un état des lieux du marché de l’optique médicale entre 2006 et 2014, à partir des données de l’Assurance maladie (Sniiram, Comptes de la santé) et d’enquêtes menées auprès des complémentaires santé. Plusieurs constats en ressortent, qui viennent parfois contredire ou atténuer certaines analyses communément admises.

Premièrement, les prix de vente des équipements d’optique ont progressé à un rythme modéré au cours de la période concernée, de +1,35 % par an en moyenne (soit à un rythme très légèrement supérieur à celui de l’inflation). Si les dépenses ont augmenté de près de 60 % en quelque dix ans, c’est principalement dû à un effet « volume », que ce soit pour les équipements unifocaux (hausse des quantités de 36 %) ou pour les multifocaux (+61 %). L’accroissement des volumes d’achats est en grande partie lié à une augmentation de la population ayant recours à un équipement d’optique et ce, pour toutes les classes d’âge. Un phénomène qui traduit des besoins croissants liés au vieillissement de la population (96 % des personnes de plus de 50 ans présentent des troubles de la vision) et une hausse de la consommation de produits d’optique par personne (multi-équipement).

Deuxième constat, la structure du financement de l’optique médicale a sensiblement évolué au cours de ces dernières années. Si la part relative du financement public(2) reste extrêmement faible (4,3 % de la consommation totale), celle des complémentaires santé est largement prépondérante et a même tendance à augmenter, à près de 72 %. Symétriquement, la part des dépenses à la charge des ménages a été réduite, s’établissant à 24 % fin 2015 (-15,5 points depuis 2006). En valeur absolue, le reste à charge des ménages a ainsi baissé en moyenne de 1,9 % par an sur 10 ans.

Enfin, le taux de renoncement aux soins d’optique pour raisons financières, lié à une couverture assurancielle inadaptée aux besoins des porteurs de lunettes, s’inscrit à des niveaux relativement élevés : 9 % pour les bénéficiaires d’une complémentaires santé et jusqu’à 17 % pour les bénéficiaires de la CMU-C, lesquels peuvent pourtant bénéficier d’équipements sans reste à charge. Une baisse du renoncement aux soins doit donc passer par un surcroît d’information auprès de cette population économiquement fragile.


(1) Observatoire créé en 2014 auprès du ministère de la Santé, suite à l’introduction des nouveaux contrats responsables. Son objectif est d’analyser l’évolution du marché de l’optique médicale : prix de vente, niveaux de couverture par les complémentaires santé, volume de vente des équipements, taux de recours, production et distribution des équipements.


(2) Assurance maladie obligatoire, État et CMU-C.

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