Développement des maisons et pôles de santé pluridisciplinaires : les pharmacies s’engagent



La Fédération française des maisons et pôles de santé (FFMPS) a organisé les 6es Journées nationales des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) les 17 et 18 mars derniers. L’occasion pour la Direction générale de l’offre de soins (DGOS) de dresser l’état des lieux de ces structures de soins, promises à un développement important dans les années à venir, si l’on en croit les promesses des principaux candidats à l’élection présidentielle.

La France compte aujourd’hui 910 MSP (mono-sites et multi-sites) réparties sur l’ensemble du territoire, contre 778 fin 2015 (soit +17 %). Deux tendances sont à souligner dans cette augmentation continue : la confirmation du caractère pluri-professionnel des MSP d’une part, et une évolution dans les profils des porteurs de projet d’autre part. Gérant une file active de 4 000 à 5 000 patients, une structure est composée en moyenne de 5 médecins, 2,3 pharmaciens et 9,1 paramédicaux (infirmiers, kiné, diététiciennes…), ce qui correspond globalement aux tendances des années passées. En revanche, les porteurs de projet évoluent : ils sont de moins en moins médecins, mais de plus en plus pharmaciens d’officine et infirmières libérales. Un phénomène qui peut s’expliquer par l’importance des contraintes administratives, tant pour la formalisation du projet médical que pour l’obtention des rémunérations et la gestion au quotidien de ces structures. Des tâches lourdes et difficiles à assumer par les médecins de ville, dont le temps de travail est déjà très important (45 à 60 heures par semaine, selon les enquêtes).

Comment expliquer l’implication croissante des pharmaciens dans la création de ces structures ? Deux raisons peuvent être avancées. La première tient à l’intérêt même de l’exercice pluridisciplinaire qui permet de valoriser la dimension « professionnel de santé » de l’officinal. Au sein des MSP et des pôles de santé, les pharmaciens découvrent les bénéfices de l’exercice collectif : réunions de concertation destinées aux cas patients complexes, élaboration des protocoles thérapeutiques, participation ou animation de séances d’éducation thérapeutique, groupes qualité médecin/pharmaciens... Autre motivation : préserver l’offre de soins de premiers recours dans les zones sous-médicalisées, en privilégiant les transferts de compétences entre professionnels de santé et une organisation plus coordonnée de leurs activités. Un mode d’exercice appelé à se développer dans les années à venir dans la mesure où le corps médical se concentre de plus en plus dans les zones urbaines ou au profit de l’exercice hospitalier.

© Les Echos Publishing - 2017