Le charme des livrets défiscalisés



Le livret A

Le livret A ressort, sans aucun doute, comme le grand gagnant de la crise boursière. Pour preuve, plus de 60 millions de Français détiennent aujourd’hui ce produit d’épargne réglementée, ce qui représente près de 94 % de la population. Et en 2011, la collecte nette du livret A a été très forte, atteignant 20 milliards d’euros (contre 10 milliards d’euros en 2010). Cette collecte, bien qu’importante, demeure toutefois inférieure à la collecte record réalisée en 2008 (24 milliards d’euros). Au 31 décembre 2011, l’encours des livrets A atteignait ainsi près de 215 milliards d’euros.

Précision : en moyenne, chaque titulaire d’un livret A y détenait à cette date 3 473 €.

Le succès du livret A repose notamment sur sa grande souplesse d’utilisation. Il permet en effet à son détenteur de disposer de son épargne à tout moment et d’y déposer, depuis le 1er octobre 2012, jusqu’à 19 125 € hors intérêts capitalisés (contre 15 300 € précédemment). Plafond qui pourrait même, aux dires du ministre de l’Économie et des Finances, faire l’objet d’un nouveau relèvement de 25 % d’ici la fin de l’année.

À noter : grâce au relèvement du plafond du livret A, le gouvernement souhaite financer la construction de 40 000 logements sociaux supplémentaires.

Autre avantage, les intérêts ne subissent ni impôts ni prélèvements sociaux.

Quant au taux d’intérêt du livret A, il est actuellement de 2,25 %. Il convient toutefois de préciser qu’il peut être révisé chaque trimestre selon une règle de calcul prédéfinie. Le taux devant ainsi être égal à la moyenne de l’inflation et des taux à court terme avec pour plancher l’inflation majorée de 0,25 point.

Le livret de développement durable (ex-CODEVI)

Le livret de développement durable (LDD) offre la même rémunération que le livret A (2,25 % actuellement) et, comme lui, ne subit ni prélèvements sociaux ni fiscalité.

Et conformément à la promesse qui avait été faite par le président de la République lors de la campagne électorale, le plafond de ce compte d’épargne, qui était jusqu’à présent fixé à 6 000 €, vient d’être doublé pour atteindre désormais 12 000 €.

Précision : le relèvement du plafond du LDD a pour but, quant à lui, d’apporter un soutien financier supplémentaire aux PME et aux entreprises innovantes.

Si l’ensemble des épargnants peuvent ouvrir un LDD, seul 38 % des Français en détiennent un. Les sommes déposées sur l’ensemble des LDD sont aussi bien moins importantes que celles versées sur le livret A (69 milliards d’euros). L’encours moyen étant, quant à lui, estimé à 2 832 euros.

Les autres livrets défiscalisés

Le livret d’épargne populaire (LEP) et le livret jeune ne subissent ni impôts ni prélèvements sociaux, mais ne sont toutefois ouverts qu’à un nombre limité de personnes.

Le premier ne peut être souscrit, en 2012, que par les contribuables qui se sont acquittés au maximum de 769 € au titre de l’impôt sur le revenu de 2011.

Précision : le dépassement de ce plafond entraîne la clôture du LEP.

Ces derniers peuvent verser sur leur livret jusqu’à 7 700 €. Principal avantage du LEP, le taux de rémunération est mécaniquement supérieur de 0,5 point à celui du livret A, soit actuellement de 2,75 %.

Quant au second, il n’est accessible qu’aux personnes âgées de 12 à 25 ans. Le titulaire de ce compte pouvant y placer jusqu’à 1 600 €. Et contrairement aux autres livrets défiscalisés, le taux d’intérêt annuel du livret jeune peut être librement fixé par les établissements bancaires, mais il doit toutefois être au moins égal à 2,25 %.

Enfin, à l’instar de l’ensemble des livrets défiscalisés, aucun frais ni aucune commission ne peuvent être facturés par la banque lors de l’ouverture, de la clôture ou au titre de la gestion d’un livret d’épargne populaire ou d’un livret jeune.

À noter : les intérêts des livrets défiscalisés sont calculés par quinzaine, c’est-à-dire le 1er et le 16 de chaque mois. En conséquence, les sommes déposées produisent des intérêts uniquement si elles sont placées sur la quinzaine entière. Et ce n’est, en principe, qu’au 31 décembre que les intérêts cumulés sur l’année s’ajoutent au capital.

© Les Echos Publishing - 2013