ASBA : un entrepreneur relance cette marque de batteries mythiques



L’entreprise ASBA a une histoire incroyable. « C’est elle qui a inventé le système du stand, avant la guerre, devenu aujourd’hui incontournable pour les musiciens, nous raconte Guillaume. Après la guerre et le passage des Américains, l’entreprise se spécialise dans la fabrication de batteries et percutions. Il en ressort plusieurs inventions notoires, notamment la pédale Caroline, révolutionnaire pour l’utilisation de la grosse caisse. De grands artistes de jazz et de rock américains, comme Tom Jones, jouent alors avec. Mais en 1983, le modèle économique de l’entreprise n’est plus adapté car elle se refuse à fabriquer en Asie comme le font les marques concurrentes. Elle finit par fermer ses portes. »

Ce n’est que bien des années plus tard que Guillaume s’y intéresse. Lui aussi s’est essayé à la batterie, avec des baguettes ASBA !, dès l’âge de 7 ans. Mais il a fait sa vie professionnelle dans la communication où il crée plusieurs agences de publicité. À 45 ans, il décide de reprendre des cours de batterie. « Entrepreneur dans l’âme, j’ai regardé sur internet quelles marques de batteries existaient encore en France et je suis retombé sur l’histoire de la marque ASBA. Or il se trouve que le directeur de l’école de musique connaît bien le petit neveu du fondateur, Marc Perin, son héritier spirituel et génie créatif. Il nous a mis en relation et ça a été le coup de foudre entre nous deux ! »

Guillaume lui propose alors de relancer la marque. Il s’associe en 2017 avec Bruno Debrun, son expert-comptable, fan de batterie lui aussi. L’objectif était de refaire les batteries comme à l’époque, grâce aux connaissances de Marc. Guillaume intègre également dans l’aventure Baptiste Bidault, drumtech sur de grosses tournées et excellent référent dans le milieu. « Il a fallu recréer toutes les pièces des batteries, rédiger le cahier des charges technique, monter un atelier à la Croix Rousse. Tout était à refaire, seule la notoriété était toujours là auprès des passionnés ! »

Depuis un an, les premières commandes arrivent, notamment pour de grands artistes comme Mathieu Chédid ou Arthur H. « Aujourd’hui nous travaillons aussi avec de grands studios à Londres ou Saint Rémi de Provence, par exemple. Ainsi qu’avec des Labels comme Augury production ou Sony music publishing. Et la marketplace européenne : Zicplace. »

Mais tout reste à solidifier : « Après avoir lancé la machine sur nos fonds propres, avec un emprunt bancaire, un prêt d’honneur du réseau Entreprendre et une subvention BPI French Tech, nous sommes en phase de levée de fonds avec Happy Capital pour financer notre essor. » L’entreprise souhaite embaucher mais bien sûr que des passionnés de musique, voire mieux : de batteries !

Fiche de l’entreprise

Un chiffre : à son apogée, ASBA vendait ses instruments dans 25 pays du monde.
Un conseil : ce qui compte quand on crée une entreprise, c’est la passion. Il ne faut pas rentrer dans un projet uniquement par le biais du modèle économique ou de la rentabilité. Il faut un alignement avec les valeurs personnelles, c’est ça qui crée la vraie valeur.
Un contact : Guillaume Pornet, 1927@asbadrums.com, www.asbadrums.com

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