En 10 ans, le patrimoine net public est passé de 58 % à 8 % du PIB



Si les communications portant sur le poids de la dette publique rapporté au PIB sont régulières, rares sont celles qui le mettent en parallèle avec les biens de l’État et des collectivités publiques. Or, un tel travail permet également d’illustrer le niveau de l’endettement public et sa soutenabilité. Un travail que vient de réaliser l’association « Finances publiques et économie » (Fipeco).

3 145 € de dette

Au sens du traité de Maastricht, la dette publique française représentait, fin 2017, 2 258 Mds€, soit 98,5 % du PIB, mais le total des passifs publics s’élevait, en réalité, à 3 145 Mds€ (137,2 % du PIB). Comme le précise François Ecalle, le président de Fipeco, dans sa note, « ces passifs sont constitués principalement de titres de créance (obligations du trésor notamment ; 71 %) et, plus secondairement, de charges à payer (14 %) et de crédits bancaires (10 %). Ils ne comprennent pas d’engagements au titre des retraites. Ils sont portés par les administrations centrales (État et organismes divers d’administration centrale) pour 77 %, par les administrations locales pour 8 % et par les administrations de Sécurité sociale pour 14 % ».

Des actifs financiers et non financiers

Dans le même temps, les administrations publiques disposent d’actifs. D’abord, des actifs financiers qui, fin 2017, étaient estimés à 1 308 Mds€ (soit 51 % du PIB). Il s’agit avant tout des participations dans les sociétés (44 %), des impôts et cotisations à recevoir (33 %), de liquidités (11 %) et de titres de créance (4 %). Ensuite, des actifs non financiers qui, quant à eux, étaient estimés à 2 028 Mds€ (88,5 %) du PIB. Il s’agit de terrains (39 %), d’ouvrages de génie civil (31 %), de bâtiments non résidentiels (16 %) et de droits de propriété intellectuelle (5 %). « Ces actifs non financiers sont détenus par les administrations locales à hauteur de 70 %, par les administrations centrales à hauteur de 23 % et par les administrations de Sécurité sociale (hôpitaux surtout) à hauteur de 7 % », ajoute François Ecalle.

Un patrimoine net en diminution

Lorsque l’on calcule la différence entre les actifs et les passifs publics, on obtient un solde positif de 191 Mds€, soit 8 % du PIB. Dans le détail, on peut relever que les administrations centrales affichent un patrimoine net négatif (-1 312 Mds€) contrairement aux administrations locales (1 348 Mds€) et aux administrations de Sécurité sociale (157 Mds€). Pour rappel, le patrimoine net public représentait 58 % du PIB en 2007. Il a donc perdu 50 points de PIB en 10 ans. Une situation qui s’explique, non pas en raison d’une baisse de la valorisation des actifs détenus (les actifs financiers ont baissé de 2 points et les actifs non financiers ont augmenté de 4 points au cours de cette décennie), mais du fait d’une augmentation du passif de 52 points de PIB.

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