L’impact des grèves SNCF sur le secteur du BTP



Le mouvement social que connaît la SNCF vient à peine de commencer que, déjà, les premiers effets se font sentir sur le secteur du BTP. Et les inquiétudes grandissent. Celles en tout cas de l’Union nationale des producteurs de granulats (UNPG) qui craint des difficultés d’approvisionnement des chantiers et un risque de report important du trafic sur la route si la grève des cheminots perdure. En effet, 13 % des livraisons de granulats en tonnes/kilomètres se font à l’heure actuelle par rail, soit 10 millions de tonnes transportées chaque année. Quand on sait que 80 % des trains ont été supprimés les 3 et 4 avril derniers, soit les deux premières journées de cette grève intermittente prévue sur 3 mois, on comprend mieux les inquiétudes de l’UNPG quant à l’impact de ces épisodes sur le secteur du BTP. Et considérant que « 2 jours de grève déstabilisent l’outil de production et l’approvisionnement des chantiers pour 4 jours en moyenne, du fait notamment de la replanification difficile, voire impossible, des sillons et de la remise en route du fret post-grève », l’organisation estime que 1 200 trains pourraient être supprimés au total jusqu’à fin juin 2018, ce qui impliquerait la non livraison par ce mode de 2 millions de tonnes de granulats. Soit un cinquième du volume total transporté par voies ferrées chaque année. Pour continuer d’approvisionner leurs chantiers, les professionnels du BTP devraient ainsi recourir plus massivement au trafic routier, ce qui se traduirait, selon l’UNPG, par « 150 000 trajets par camions en plus sur les routes », et engendrerait mécaniquement une hausse des émissions de CO2.

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