Les retards de paiement fragilisent les entreprises du BTP



BNP Paribas Factor, en partenariat avec Altares et Infopro Digital Etudes, vient de publier un livre blanc sur la problématique des retards de paiement dans le secteur du BTP. Intitulé « Délais de paiement, trésorerie… La vraie vie des entreprises du BTP », le rapport confirme l’ampleur du phénomène. 70 % des sociétés du secteur sont confrontés régulièrement, ou occasionnellement, à des retards de paiement. En moyenne sur les 5 dernières années, elles ont payé leurs fournisseurs sous 40 jours alors que leurs clients ont réglé leur facture sous 43 jours. Pour financer ce décalage, elles recourent à des crédits interentreprises qui finissent par peser lourd sur leur trésorerie. Sur l’ensemble du secteur, les créances clients totalisent une somme de 46 milliards d’euros, soit un tiers des actifs des entreprises.

Une situation qui peut vite devenir intenable et entraîner des conséquences dramatiques, jusqu’à la défaillance. Selon l’étude, 40 % des entreprises ont dû renoncer ou interrompre un chantier par manque de trésorerie. Parmi elles, 11 % ont même été conduites à licencier du personnel.

Les petites entreprises sont les plus pénalisées. Elles sont payées, en moyenne depuis 2012, à 60 jours ! Le solde des crédits interentreprises, c’est-à-dire la différence entre la somme des factures clients non encaissées et le montant à régler aux fournisseurs représente, pour elles, 30 jours de chiffre d’affaires contre 17 jours pour l’ensemble du secteur.

Côté secteur, ce sont les entreprises de travaux publics qui sont les plus exposées à des retards de paiement. En moyenne, sur les 5 dernières années, elles ont été payées à 71 jours. Deux tiers des règlements des clients sont reçues plus de 60 jours après l’échéance légale. Seulement 1 client sur 10 paie avant 30 jours.

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